La jeunesse juive et son avenir

 

Être jeune, voilà l’objectif, non sans difficulté que s’est fixé Banim l’Hachem.

En effet, nous considérons souvent que la jeunesse est un acquis, mais en vérité elle est un combat de tous les jours. Effectivement être jeune demande un investissement permanent pour repousser les douces caresses du confort.

Aujourd’hui la jeunesse est devenu, comme souvent dans l’histoire, l’instrument des vieillards. Elle crée l’illusion d’une fraîcheur dans ce qui est déjà mort. Attirée dans les filets du pouvoir, elle ne fait que répéter sans fin les erreurs des anciens. Elle constitue une armée pour les pouvoirs en place, sauf que le propre du pouvoir c’est de mourir. Chacun confinant l’autre dans ce qu’il incarne pour mieux s’utiliser, un affrontement cordial et non avoué se met en place. L’un attendant la mort de l’autre pour prendre sa place et l’autre repoussant sa mort, un maximum, pour la garder. L’inaptitude à vivre ensemble dans une seule réalité empêche chacun de vivre réellement.

Impossible de penser le mouvement par le futur, nous construisons notre avenir sur les ruines du passé : rien ne change véritablement. Orgueilleux en ne faisant confiance qu’à nous même nous avons contaminé notre jeunesse. Elle est désormais plus capable d’exprimer l’inattendu : les jeunes sont vieux.

Nos sages placent cette problématique au cœur de l’essentiel. Le dernier des prophètes termine les prophéties par le verset suivant : « Voici que je vous enverrai Eliya le prophète juste avant le grand et terrible jour de la révélation divine. Il fera faire Téchouva aux cœurs des pères par le biais des enfants et aux cœurs des enfants par le biais des pères, afin d’éviter que je détruise la terre ». Maïmonide enseigne que ce verset nous révèle l’essentiel du rôle du machiah : amener la paix dans le monde. Amener la paix dans le monde ce n’est autre que de faire la paix entre les pères et les fils.
Être père c’est être le lieu de l’événement sinaïque, seul lieu d’un savoir révélé. Personne en ce lieu ne peut se prétendre propriétaire de la vérité car elle est par définition révélation. Lorsque les pères se font possesseurs du savoir, ils créent l’usurpation. Ils manipulent la jeunesse pour faire passer ce savoir subjectif qui ne fait échos chez nos enfants que par l’illusion d’un pouvoir. La jeunesse se voit condamnée à être vieille.

A l’inverse, lorsque les pères parlent ce dont eux même sont spectateurs, la jeunesse devient à son tour spectatrice du même événement et appréhende le réel avec leur propre sensibilité. En ne cherchant pas à crée la réalité on apprend à la respecter pour s’y lier. Par l’humilité des pères la jeunesse retrouve sa place pour manifester l‘éternité du lien révélé au pied de cette humble montagne : la jeunesse est vivante.
Voilà la responsabilité de la jeunesse juive : rétablir le lien avec le réel par le respect de l’énergie et la vitalité qui lui est propre en découvrant que cette pure révélation porte le souvenir éternel du Sinaï.

Yann.

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